Philippe LHOMMET

C'étaient des Cauchois

34 histoires courtes

Faisant suite à ses trois précédents recueils, ce nouvel opus de Philippe Lhommet nous fait entrer une fois encore  dans le quotidien des Cauchois du XXème siècle sur lesquels il jette un regard tendre et amusé. De petits faits divers réels et des personnages ayant existé tissent la trame de ces histoires où la fiction se mêle à la réalité sans la dénaturer car, si ce qui est véridique peut sembler incroyable, ce qui est faux pourrait être vrai.
Sans prétention, chacune de ces histoires est une touche au tableau d’une société révolue que les lecteurs de la génération de l’auteur ont connue et que les plus jeunes découvriront avec bonheur. Moins spécifiques au Pays de Caux que les précédentes, elles en deviennent quasiment universelles...

 

 

 

Né en 1934 à St Pierre en Port, Philippe Lhommet est un vrai Cauchois issu de Cauchois. Instituteur vite devenu professeur d’éducation physique, il a toujours vécu dans son Pays de Caux natal dont les coutumes et le passé l’intéressent.
Il a en outre participé à de nombreuses investigations historiques locales.

 

Table


 

1-Le jeune curé..............p. 9

2-La vierge de Noël........p. 13

3-Au gré des vents..........p. 18

4-Un parjure....................p. 21

5-Un sortilège..................p. 25

6-Un mauvais tour..........p. 29

7-Poisson d’avril............. p. 33

8-Rivalité villageoise.....   p. 37

9-L’équipe « de la collation ».. p. 43

10-L’athlète......................p. 48

11-Le journaliste..............p. 52

12-Un artiste peintre.....   p.55

13-La boîte à biscuits.....  p. 59

14-Le plus malheureux des hommes... p. 63

15-Une bonne réclame..  p. 67

16-Unedisparition inquiétante... p. 71

17-Un voyou.....................p. 75

18-Une enquête criminelle ..p. 79

19-Sultane........................p.  86

20-Un grand deuil........... p. 89

21-La meunière .............. p. 94

22-Madame de... ............. p. 99

23-L’héritage....................p.104

24-Le loyer ......................p.109

25-Métamorphoses......    p.113

26-Le petit employé de banque..p.119

27-La femme de l’Armateur        p.126

28-Les sauveteurs........     p.134

29-« Kartoffeln »............    p.138

30-Un résistant..............    p.141

31-L’aviateur anglais... p.145

32-Les réfugiés............... p.149

33-Une décoration........ p.153

34-Un raconteur d’histoires...p. 159

 


Alain THONNAT

La guerre, c'est drôle quand on est petit !

Témoignage

Instituteur, fils d’instituteurs, Alain Thonnat n’a jamais quitté sa Haute-Loire natale que pour des déplacements épisodiques. Il y exercé toute sa carrière, y a milité, après son père, comme syndicaliste au sein de l’ancienne fédération de l’Éducation nationale.
 Sans donner dans l’esbroufe du modernisme tapageur il s’est toujours attaché à armer ses élèves, souvent de condition modeste, en leur faisant acquérir un savoir utile dans la vie sans pour autant se prendre pour un gaveur d’oie. Avec son épouse institutrice, il a su combiner utilement enseignement magistral et méthodes actives,sans sacrifier les activités artistiques, étant lui-même musicien.
Il vit aujourd’hui retiré sur les hauteurs  de Brioude, à l’ombre du château de Paulhac.
Il a eu 5 ans en 1940. Dans ce livre, il témoigne en 19 courts chapitres de ce que fut son enfance partagée avec son frère jumeau et sa jeune sœur dans les villages autour du Puy-en-Velay où ses parents instituteurs ont été successivement nommés. C’est un témoignage à la fois historique et sociologique sur la première moitié des années 40 vécues à hauteur d’enfant. C’est aussi une suite d’épisodes souvent cocasses de la vie d’une famille auvergnate perchée sur un plateau, à  plus de 1000 m d’altitude, où l’électricité déficiente avait remis à l’honneur les veillées d’autrefois, quand on ne pouvait pas écouter secrètement Radio Londres à la TSF. L’auteur rapporte à cette occasion quelques vieilles histoires de loup contées par le père relayant le grand-père.
On manquait un peu de tout, mais la guerre restait bien théorique et constituait avant tout une occasion de vivre autrement. Si bien qu’en fin de compte elle était plutôt drôle pour de jeunes enfants !

Extrait

16

 

L’espionne

 

 

J'aimais bien commérer. À une récréation, Yvette Martin me confia sous le sceau du secret :

– Il y a une espionne à Saint-Jean-de-Nay.

Elle avait appris ça au catéchisme. C'était une Allemande chargée de surveiller les maquisards. Elle en était certaine. Je fis part de cette information capitale à mon père qui eut une mine dubitative, mais ne se prononça pas.

Quelques temps plus tard arriva une lettre d'Allemagne. On ne savait que trop qui pouvait bien nous écrire d’Allemagne : c’étaient Alice et Henriette, les deux sœurs de papa. Elles avaient été arrêtées du côté de Dijon. Le mari d’Alice était imprimeur. Il faisait parti d’un réseau de résistance et imprimait des tracts et des journaux clandestins. On m’expliqua que les tantes, entre autre, confectionnaient des colis pour les soldats du front russe et glissaient des tracts défaitistes dans les paquets. Elles firent un séjour à Romainville puis furent déportées ; on ne savait pas ce qu’elles étaient devenues. L’oncle s’en était tiré miraculeusement : il raconta plus tard que, rentrant le soir chez lui, il s’était arrêté pour acheter de cigarettes au tabac du coin. La buraliste qu’il ne connaissait pourtant pas lui bredouilla à mi-voix :

– A votre place, je ne rentrerais pas chez moi.

Alerté, il comprit immédiatement qu’une souricière était en place pour le cueillir et il ne remit plus les pieds à son domicile.

Donc, une lettre d’Allemagne. Mes parents se hâtèrent de l’ouvrir. Déception ! Elle était en Allemand :

– Pour faciliter la censure, expliqua papa

Certes, mais personne ne comprenait l’Allemand ! Qui connaissions-nous capable de traduire la lettre ? Mon père avait bien dans ses relations un prof d’allemand. Mais il habitait Le Puy avant-guerre et où était-il aujourd’hui ? Quelqu’un suggéra : l’Allemande de St-Jean-de-Nay. On se consulta : et si c’était vraiment une espionne ! Ce n’était pas très futé de se signaler comme ayant des membres de la famille déportés politiques. Mais quelle autre solution ?

Il fut décidé qu’on tenterait le coup. C’était maman qui devait contacter l’espionne. Pour peut-être la mettre en confiance, Jean et moi l’accompagnerions chez cette dame. Ainsi fut fait.

Nous arrivâmes au bourg. Trouver l’adresse de la dame ne fut pas très difficile : prudente, maman. demanda à la collègue de l’école qui lui indiqua le petit appartement où vivait l’Allemande. Non la collègue ne savait rien d’elle.

On se présenta donc. Maman expliqua qu’elle avait besoin d’un service et qu’on lui avait dit que la dame parlait allemand. Sans trop de difficultés cette femme, assez jeune et très simplement vêtue, l’admit : oui, elle parlait allemand, oui elle voulait bien nous rendre service. On nous abandonna Jean et moi. Maman et la dame montèrent au premier étage et une traduction fut faite. Puis l’espionne nous appela : elle était vraiment gentille et sympathique. Elle tenait absolument à offrir quelque chose aux deux petits garçons. Elle n’avait que deux pommes cuites, probablement son repas du soir. C’est nous qui les mangeâmes, malgré les protestations de maman.

La lettre ne disait évidemment pas grand chose : Alice et Henriette étaient à Ravensbrück. Leur santé était convenable. Elles demandaient un colis de nourriture et de lainages.

Quant à l’espionne, on ne me donna pas d’explications. Mais je compris vite tout seul qu’elle n’était pas du tout une espionne allemande, mais bien plutôt une juive qui se cachait du mieux qu’elle pouvait. Mes parents durent le comprendre aussi, puisque, dès lors, ma mère s’employa à la faire travailler autant que possible puisqu’elle était couturière.

On ne nous donnait guère d’explications sur nombre de mystères de l’époque : moins nous en savions, mieux ça valait. Par exemple, je ne sus jamais que mon père faisait partie d’un réseau de résistance. Il n’en parla ni pendant la guerre, ni après. C’est cinquante ans plus tard que, dans les archives d’un de mes jeunes collègues, j’appris qu’il avait été responsable de la branche des enseignants.

 

Paul HISLEN

Sacré Pol !

Autofiction

Épisodes plaisants ou dramatiques

d'une jeunesse mouvementée des années vingt à quarante

Illustrations de Jean J. Mourot

Sémillant nonagénaire, l’ancien ingénieur ESTP Paul Hislen, s’il a dû débarrasser son bureau d’études de ses tables à dessin, n’en est pas moins resté actif, ne serait-ce que devant son ordinateur. Auteur de deux romans policiers, d’un ouvrage de réflexion dialoguée sur les transformations techniques qui ont bouleversé notre vie quotidienne ces cent dernières années et de neuf romans plus ou moins directement nourris de son ex- périence personnelle mouvementée et de sa riche expérience professionnelle, il a entrepris de revenir, par le truchement de son double, le jeune Pol Anicroche, sur des épisodes marquants de son enfance et de sa jeunesse.

 

Au soir de sa vie, son héros s’interroge : serait-il devenu un « Monsieur » ? Il lui semble pourtant ne pas avoir renié le petit garçon né au lendemain de la première guerre mondiale, en Allemagne occupée, dont les facéties faisaient le désespoir de ses parents.

 

Dans cette succession de récits abondamment illustrés par Jean J. Mourot, ancien dessinateur satirique de l’École Émancipée, Paul Hislen évoque avec humour les péripéties cocasses, ridicules, ou dramatiques d’une enfance et d’une jeunesse tumultueuses. Il en a connu des déboires, le jeune Pol, notamment dans les années sombres de la seconde guerre mondiale, avant de trouver son équilibre et de devenir un homme plutôt qu’un « monsieur » !

 

ISBN : 978-2-8106-2464-5

Ed. BOOKS ON DEMAND-Atelier du Scorpion brun

240 pages 15,5x22 illustrées-14,90 € TTC

Dépôt légal septembre 2012

 

Paul HISLEN

Le client de la table 7

Roman

Illustrations de Jean J. Mourot

Au cours de ses études d’ingénieur à Paris, Martin vient parfois manger au restaurant. Il y fait connaissance de Fleur, charmante élève d'une école d’infirmière. Réunis par un bel amour réciproque, ils se mettent à rêver d’une longue et heureuse vie de famille ensemble...

 

Malheureusement, après quelques semaines, Fleur disparait mystérieusement. Martin  la recherche activement, subissant déconvenues et désagréments imprévus mais bénéficiant parfois d’opportunités inespérées.

 

Finalement, en dépit de sa belle réussite professionnelle, que va-t-il advenir du beau rêve de Martin ?

Ingénieur diplômé ETP, Paul Hislen a connu une carrière professionnelle ascendante, active et passionnante.  Par contre, les débuts de sa vie sentimentale et conjugale furent  un véritable fiasco. Il y mit un terme définitif dès la maturité de son enfant.

Il connut ensuite un long bonheur conjugal mais ce n’est qu’au soir de sa vie qu’il retrouva l’amour de son fils intoxiqué par les calomnies proférées dans son entourage familial. Les sentiments ressentis au cours de cette vie mouvementée se retrouvent dans la plupart de ses livres, notamment dans «  Le client de la table 7 ».

ISBN n° 978-2-8106-2688-5

244p. 15,5x22 illustrées - 16 €

Dépôt légal: janvier 2013

 

Henri et Jean MOUROT

Trois petits tours

Une traversée du XX°siècle

 

 

1905-1999. Henri et Maria. Un père et une mère... Un couple dont l’histoire singulière s’inscrit dans la grande Histoire, celle d’un siècle plein de bruit et de fureur mais aussi d’espoir et de douceur de vivre...C’est le début de la modernité, l’accélération des progrès techniques... De la guerre de 14 vécue en Alsace et en Lorraine à celle de 40, avec son cortège de séparations, de risques et de privations, de Nancy à Rouen en passant par un village de l’Oise, revit un monde aujourd’hui disparu.

 

Ce récit est le roman vrai de “petites gens” qui, comme les marionnettes , ont fait trois petits tours dans leur siècle avant de partir discrètement, comme ils avaient vécu. C’est une histoire couleur sépia qui se lit comme on feuillette un vieil album de photos de famille. Avec curiosité, tendresse et nostalgie...

 

ISBN n° 978-28-10603-49-7

160 p. 15,5x22 illustrées - 12 €

Dépôt légal: mars 2009

 

 

 

Lorrain d’origine, normand d’adoption depuis 1945, après une vie de maître d’école et de journaliste syndical, Jean Mourot consacre désormais une part de son temps libre à faire revivre le passé dans lequel s’est inscrite son existence. Auteur de “Sous les drapeaux de deux républiques” et de “L’abc de Jojo”, il reconstitue dans le présent ouvrage, à partir des documents laissés par son père, les “Trois petits tours” de ses parents tout au long du XXème siècle.

 

 

Jean MOUROT

À l'école des hussards noirs

Mémoires d'un élève-maître

1951-1955

En une centaine d’années, depuis leur généralisation sous l’égide de Jules Ferry, à partir de 1879, jusqu’à leur suppression en 1990 par Lionel Jospin, les écoles normales primaires ont vu défiler des milliers de ces « hussards noirs » de la République chers à Péguy et de leurs homologues féminines. J.Mourot a été de ceux-là.

Quasiment tous issus de la petite paysannerie ou de la classe ouvrière, les diplômés de ces écoles normales constituèrent l’élite des instituteurs et institutrices de l’après-guerre. Ils fournirent les premiers contingents des professeurs de collège lors des réformes initiées à partir de 1960.

Au-delà de l’évocation narcissique de ces années cruciales où l’adolescent devient homme, qui furent pour lui des années heureuses, en dépit des séquelles de la guerre, de la rigueur du régime scolaire et de quelques déboires personnels, ce livre se veut un témoignage de ce que fut l’existence quotidienne des normaliens de la première moitié des années cinquante, entre la fin de la guerre d’Indochine et le début de celle d’Algérie, quand l’arrivée dans les classes des enfants du « baby-boom » exigeait un nombre toujours croissant de maitres et de maitresses d’école et qu’on ne craignait pas de confier des classes à de tout neufs bacheliers forts de leur seuls souvenirs d’enfance…

 

ISBN n° 978-2-8106-1831-6

276p. 15,5x22 illustrées - 16,90 €

Dépôt légal: mars 2010

 

Jean J. MOUROT

La pacification, c'était la guerre !

Témoignage d'un appelé en Algérie

1957-1959

L’auteur a eu 20 ans en 1954, au moment du déclenchement de l’insurrection algérienne. Comme tous les hommes de sa génération, il a dû franchir la Méditerranée pour aller contribuer à ce qu’on appelait le « maintien de l’ordre », dans des départements qu’on croyait français pour toujours. Pendant des années, les gouvernements successifs ont entretenu la fiction d’une « pacification » qui n’était pas la guerre et il a fallu attendre cinquante ans pour qu’on reconnaisse à ces jeunes gens le statut de « combattant ».


Jean J. Mourot a découvert très tôt la réalité guerrière du conflit, d’abord comme « tirailleur » à l’instruction dans un camp perdu de la campagne oranaise, puis comme élève-officier à l’école de Cherchell. Après un entracte comme officier instructeur sur les bords du lac de Constance, il a retrouvé la dure réalité algérienne dans l’ouest oranais, d’abord comme responsable d’un de ces mille villages de regroupement prévus par le plan de Constantine puis comme chef d’un poste de surveillance, dans un donjon de béton de la ligne Morice, à la frontière marocaine.


S’il n’a pas été directement impliqué dans les combats, il n’en a pas moins vécu pendant 28 mois dans le climat de guerre dont témoigne ce livre. C’est son expérience ordinaire d’appelé persuadé que l’Algérie ne tarderait pas à devenir indépendante qu’il relate ici.

Cinquante ans après, il constate avec amertume que la situation des Algériens ne s’est guère améliorée après leur victoire politique, que l’on continue dans le monde à camoufler en « pacification » des opération de guerre dont on ne voit pas la fin et que de jeunes Français continuent , hélas, à tomber au combat.

 

Extrait

      La nouvelle de mon affectation en Algérie m'avait plutôt désagréablement surpris. A la suite de l'entretien que j'avais eu à Cambrai avec l'officier orienteur, au cours de stage de présélection, je m'attendais à être affecté dans l'aviation pour suivre les cours de l' École d'Officiers de Réserve de Caen – ou peut-être même me voir envoyé, selon le désir qu'on m'avait demandé d'exprimer, en Afrique noire ou en Allemagne. J'étais encore bien naïf : l'Algérie réclamait sa ration de chair fraîche. Je fus donc affecté au Centre d'instruction du 21ème Régiment de Tirailleurs Algériens (P.C. à Rélizane, département d'Oran) pour être versé ensuite au 231ème Bataillon d'Infanterie. Indépendamment de tout racisme, la perspective de me trouver mêlé à des tirailleurs musulmans constitua alors une de mes principales inquiétudes. L'un de mes bons amis, qui avait servi peu de temps auparavant dans un R.T.A. du côté de Tiaret, m'avait assez précisément décrit le fossé qui séparait le mode de vie et de pensée des Européens que nous étions et celui des fellahs (paysans) arabes qui composaient les troupes « indigènes » pour que l'éventualité d'une cohabitation dans le cadre militaire pût légitimement me préoccuper . J'y étais cependant résigné, comme au reste, pourvu qu'il me fût possible de sauver ma vie et mon indépendance d'esprit et de revenir semblable à moi-même, au terme des vingt-sept mois de servitude militaire que nous imposait alors la légalité républicaine.


      J'allais avoir vingt-trois ans. Nous étions nombreux à l'époque à retarder notre départ par une inscription en faculté ; malheureusement, l'exercice de mon métier d'instituteur et mon activité au sein d'un théâtre pour enfants, conjuguées avec un manque manifeste de motivation, ne m'avaient guère permis de suivre les cours et de rédiger les devoirs qui auraient pu justifier son maintien. Il ne m'avait plus été possible de temporiser : la vérification des sursis m'avait contraint à résilier le mien et il m'avait fallu accepter le sort commun et rejoindre les garçons de ma génération là où ils perdaient leur temps, et quelquefois leur vie, en Algérie.


     Je m'étais prudemment vêtu de vêtements condamnés - une vieille veste de tweed sur un pantalon défraîchi – et je tenais, enfermé dans la solide valise de bois sur laquelle j'étais assis, mon viatique pour le voyage : un peu de linge, des objets de toilette, de quoi écrire, quelques livres, et « un jour de vivres», en application des consignes reçues avant le départ.


     J'avais tranché en gare de Rouen les liens qui m'avaient si longtemps et étroitement relié à ma famille et j'avais pris le train pour Paris que je venais de quitter, peu après midi. Un paysage banal défilait derrière les apparitions fugaces et monotones des poteaux télégraphiques. J'avais déjà perdu la précieuse liberté dont j'avais avidement profité durant les deux années qui venaient de s'écouler .

ISBN n° 978-2-8106-1531-5

480 p. 15,5x22 illustrées - 25,90 €

Dépôt légal: septembre  2009

 

 

Jean Mourot

La blouse du maître

Mémoires d'un instituteur rural

1960-1984

Il y a 40 ans, la blouse était encore l’uniforme des maîtres d’école. Depuis, elle a disparu en même temps que les secrétaires de mairie-instituteurs. Les petites écoles ont fermé les unes après les autres. L’école rurale appartient désormais à un folklore désuet alimentant la nostalgie de ses anciens élèves.


Après quatre années en banlieue rouennaise, l’auteur a été nommé avec son épouse dans l’une de ces écoles de hameau qu’on construisait encore dans les années soixante. Ouverte en septembre 1958 au milieu des prés et des champs, l’école des Sablons de Jumièges ne comportait que deux classes mixtes, mal chauffées en hiver par un vieux poêle Godin. L’appartement de fonction surmontait la classe des grands. C’est la solitude du lieu et le fait de ne pas y être astreint à assurer le secrétariat de mairie qui avaient séduit le nouveau maître lorsqu’il l’avait visitée, alors qu’il cherchait à quitter la ville pour la campagne en espérant y trouver une “petite bonne” pour s’occuper de leurs jeunes enfants. Elle allait devenir “l’école des Mourot” avant de connaître un rapide déclin après leur départ,dans les années quatre-vingts. Devenue école à classe unique, faute d’élèves, elle fermera définitivement vers 1990.


En 20 ans, ce « couple pédagogique » en blouse aura préparé à la vie plusieurs générations d’élèves, avant de les préparer au collège unique après la suppression des classes de Fin d’Études et du fameux “Certif”, le baccalauréat des pauvres. C’est de ces années qui virent la fin de l’école de Jules Ferry, que témoignent ces mémoires. Ils ressuscitent une époque révolue, évoquant des lieux, des personnes, des habitudes qui ont depuis bien changé. On y trouvera aussi la vie d’une famille, en parallèle avec celle d’un militant politique et syndical impliqué dans une période troublée, au cours de laquelle un nouveau monde a progressivement remplacé l’ancien.

 

ISBN n° 978-2-8106-0332-9

272 p. 15,5x22 illustrées - 16 €

Dépôt légal: avril  2009

 

 

Jacques LANGARD

Nous regardions la mort en face !

Un sous-lieutenant appelé dans la guerre d'Algérie

1959-1960

Né en Lorraine dans les années 30, Jacques Langard a vécu son enfance et sa jeunesse à Nancy. Après une carrière de cadre commercial il a longtemps dirigé une entreprise de BTP. Chevalier de la légion d’honneur à titre militaire, il a assuré les fonctions d’officier « opérations-instruction » puis de chef de corps dans le cadre de  réserve.

Au moment de commémorer la fin douloureuse de ce qu’on appelle enfin la « Guerre d’Algérie », son livre vient à point nous rappeler ce que fut la vie difficile du Contingent dans ce combat qui n’était pas le sien. Ses récits, ses portraits, ses réflexions ont un accent de vérité que souligne un style familier à l’image du langage des hommes du terrain. En dépit de la dureté du vécu quotidien, il ne se départit pas d’une certaine distanciation allant jusqu’à l’humour, pour en sourire de peur d’avoir à en pleurer.

 

Plus encore qu’un témoignage, ce livre est un hommage au près de deux millions de garçons qu’une république imprévoyante a impliqués dans un combat douteux pour une cause perdue, dans ce qu’on considérait encore comme un ensemble de départements français, et particulièrement aux 15 000 d’entre eux qu’un sort tragique conduisit à une mort qu’ils étaient censés regarder en face, ces « marsouins » que ce jeune sous-Lieutenant appelé de 21 ans a eu à commander.

Sorti en 1958 de l’EMI de Cherchell, après huit mois comme instructeur en Allemagne, J.Langard a tutoyé la mort dans son régiment d’Infanterie de Marine, des bois de l’Ouarsenis aux confins algéro-marocains, de piton en piton, dans les taillis ou parmi les touffes d’alfa, dans le vent glacé ou sous le soleil accablant, chasseur chassé sous la menace de l’invisible fellagha... sans pour autant se livrer aux exactions qu’on a pu reprocher à certains éléments de l’armée française alors chargée du « maintien de l’ordre ».

 

ISBN n° 978-2-8106-2455-3

166 p. 15,5x22 illustrées - 10,90 €

Dépôt légal: mars 2012